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Manif anti-renvoi : « Les Latinos sont le pilier de cette nation ». C'est faux mais ce n'est pas le problème.

Writer's picture: Christian Jacot-DescombesChristian Jacot-Descombes

"Si vous touchez l'un de nous, vous nous touchez tous" ou encore "Mon papa travaille plus que ton Président"
"Si vous touchez l'un de nous, vous nous touchez tous" ou encore "Mon papa travaille plus que ton Président"

Aux sons des pick-up trucks ronflants, de la cumbia et de slogans militants, près de mille manifestants, tous latinos, se sont rassemblés au cœur du centre-ville de San Diego, ce dimanche, pour protester contre le renvoi d’immigrants en situation irrégulière. Face à eux, 100 agents de police déployés pour encadrer l’événement, bien loin de nécessiter un dispositif digne d’une émeute nationale.


San Diego étant l'une des villes sanctuaires qui refusent de collaborer avec les autorités fédérales, notamment ICE, (Immigration and Customs Enforcement: l'agence chargée du renvoi des immigrants illégaux), on pouvait s'attendre à une mobilisation plus importante. San Diego est la deuxième plus grande ville de Californie. La température clémente de ce magnifique dimanche ensoleillé a probablement orienté le choix du San Diegan vers ses tropismes naturels : la plage, l'exposition publique de ses derniers tatouages ou la promenade de Milo et Luna (version US de Médor et Pépette).


"Ne mordez pas la main qui vous nourrit"
"Ne mordez pas la main qui vous nourrit"

Le véritable enjeu


Dans une joyeuse ambiance de fiesta mexicana, les participants ont donc exigé une révision des politiques migratoires actuelles. Ce qui n'est pas près d'arriver. L'opération de renvoi des immigrants illégaux a commencé il y a quelques jours à peine et elle trouve le soutien de la majorité des Américains, en dehors des villes sanctuaires, toutes démocrates. Elles sont favorables à une immigration massive qui leur procurerait, en vertu du droit du sol, des victoires électorales assurées en quelques générations seulement. C’est ce droit (14ème amendement) qui accorde la nationalité américaine à quiconque naît sur le sol américain. On comprend mieux pourquoi que le nouveau Président souhaite l'abolir. Le réel enjeu du débat sur l'immigration illégale aux USA est là.


 La gauche californienne : élégance et raffinement
 La gauche californienne : élégance et raffinement

Des messages culottés


Parmi les slogans les plus croquignolesques, on note le très inspiré : "Los latinos son el pilar de esta nación." (Les Latinos sont le pilier de cette nation). On se pince...

Ou encore le "To be brown is not illegal" (Etre bronzé n'est pas illégal) d'une Mexicaine basanée et souriante qui n'entend manifestement pas partager son statut victimaire avec les immigrants chinois...

Plus désagréable, on relève également "Nobody is illegal on stolen land." (Personne n'est illégal dans un pays volé) d'inspiration Navajo ou encore "Fuck ICE", plus vulgaire mais concis.

 

L’immigration, un faux débat ?


Volontairement ou non, ces manifestants oublient deux choses. Personne ne remet en cause le rôle historique de l’immigration aux États-Unis. Depuis 249 ans, elle a construit cette nation qui a dépassé tout ce que l’humanité avait fait de mieux jusque-là. Cela, non pas sur la base d’aides sociales, mais sur la volonté d'entreprendre et de réussir. La question n’est donc pas l’immigration, mais l’immigration illégale.  Qu'ils soient passés par Ellis Island ou la loterie de la greencard, les migrants d'alors ont été légalement acceptés et ils se sont intégrés. Ceux d'aujourd'hui se sont mis en situation illégale en ne passant pas par cette étape et ils résident aux Etats-Unis de manière clandestine tout en profitant, grâce aux largesses (intéressées) des Démocrates, des avantages de la société américaine. Leur nombre est estimé à - fourchette basse - 11 millions.

Par ailleurs, les renvois qui sont actuellement mis en œuvre ne concernent pour l'instant, parmi ces 11 millions d'illégaux, que les criminels. Soit ceux qui ont un casier judiciaire établi à la suite de délit. On a vu ici cet Haïtien, insultant les policiers, jurant qu'il ne retournerait jamais à Haïti, louangeant Biden et vouant Trump aux gémonies. Son casier ? 17 condamnations.

 

Une manif aux allures de coupe du monde de foot.
Une manif aux allures de coupe du monde de foot.

Un drapeau peut en cacher un autre


Mais ce qui frappe le plus dans cette démonstration de bonnes intentions, c'est que la quasi-totalité des manifestants indignés brandissent des drapeaux du Mexique dont la plupart sont originaires et qui, selon toute vraisemblance, ne souhaitent pas y retourner.

Pour des gens qui veulent à tout prix montrer qu'ils ont le droit de rester aux Etats-Unis, l'usage de la bannière étoilée eut peut-être été mieux indiquée et éviterait de donner raison à ceux qui estiment qu’ils seraient mieux chez eux.

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Travelmuch - Christian Jacot-Descombes - Voyages et opinions, 2020
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